JOURNÉE D'ÉTUDES
En collaboration avec le Département d’études françaises, Western University, et l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody, Côte d’Ivoire
ANNULÉ
L’inquiétante spatialité
Géofictions francophones de l’étrange
Vendredi 16 novembre 2018
APPEL DE COMMUNICATIONS
Échéance: 30 septembre 2018
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Devrait-on parler d’un tournant géocritique dans le discours et les pratiques critiques du fait littéraire francophone africain de l’extrême-contemporain ? Trois moments, ou évènements, pourraient bien y concourir. Les Réflexions géocritiques sur l’œuvre d’Ahmadou Kourouma de Bi Kacou Parfait Diandué, parues en 2013, constituerait le premier moment de ce tournant. A l’aide du concept de topolecte en tant qu’opérateur de lisibilité de l’espace, il s’est évertué à « montrer l’effectivité théorique de la transformation des espaces au cours de leur évolution transfictionnelle et [à] en dégage[r] la pertinence significative » au sein des textes kouroumaïens (Diandué, 2013). Le deuxième moment géocritique du fait francophone, pour sa part, pourrait être respectivement mis au compte de Mbaye Diouf. Le colloque international « Géocritique du texte et du cinéma francophones » qu’il a organisé en 2016, à l’Université Mc Gill, a donné lieu à plusieurs publications importantes dont la dernière explore « les figurations spatiales francophones » par le recours à l’approche géocritique de la fiction francophone (Mbaye, 2017).
Enfin, les récents axes de recherche du Groupe de recherche et d'études sur les littératures et cultures de l'espace francophone ( GRELCEF ) de l’Université Western Ontario se sont, depuis cette année, déclinés en une lecture géocritique des implications territoriales, telles qu’elles peuvent affleurer, voire servir de balises pragmatiques de lisibilité, dans le labyrinthe identitaire du fait francophone. Le parangon de ce dernier moment est la vision de Laté Lawson-Hellu sur « la question de la terre » au cœur des écritures francophones.
Qu’elle soit encline à un déchiffrement sémio-linguistique des tensions entre espace réel et espace fictif ou fictionnel, ou que son pari épistémologique soit celui d’une lecture des dispositions narratives, ou de l’agencement social des fictions francophones, la critique s’est, jusqu’ici, évertuée à dépasser la triade Logos/Ethos/Pathos pour en faire un appareil à quatre termes avec le Topos qui exhibe sa fécondité critique. Il sera donc question, à l’occasion de cette journée d’études du GRELCEF, d’infléchir doublement le cheminement géocritique du fait francophone. Portant sur la thématique, le premier infléchissement entend prendre un détour par le biais de l’étrange, autrement dit de l’espace perçu comme dispositif pulsionnel propre tant à (dé)familiariser le lecteur qu’à disposer un monde narratif qui phagocyte personnages, voix, temps, espace, etc. L’étrangéisation de l’espace fictif ou fictionnel est-elle à même de défigurer la surface (la configuration) du texte ou de l’écran de sorte à brouiller les frontières entre réel et fiction et conférer une logique spectrale à l’atmosphère du storyworld ? On penserait, entre autres exemples, au Récit du cirque de la Vallée de la mort d’Alioum Fantouré. La deuxième déviation que propose le parcours de cette journée d’études consiste en une polyfocalisation – geste géocritique – de l’analyse. Le regard se ne portera, donc, plus uniquement sur le littéraire mais sur le fictif en général. Seront donc attendues des flâneries et promenades dans les territoires du cinéma, de la bande dessinée, du manifeste, du théâtre, de la poésie…
Les contributions souhaitées aborderont des cas d’étude ponctuels et/ou présenteront des réflexions épistémologiques, herméneutiques, heuristiques ou historiographiques sur la problématique ainsi formulée, à partir ou non des axes ci-après, proposés à titre uniquement indicatif, pour le champ littéraire francophone :
- Étrange et poétique du genre francophone ;
- Espace(s) et expériences du chaos ;
- Esthétique de l’étrange ;
- Paysages et logique spectrale ;
- Étrange, affects et acte de lecture ;
- Espace et fictions apocalyptiques ;
- La(les) corporalité(s) étrange(s) ;
- Étrange et imaginaire de la fin ;
- Étrange et sujets post-traumatiques ;
- Dispositifs spatiaux des fictions de génocide ;
- L’étrange dans les interactions entre le Je fictionnel (l’individu), l’autre, l’ici et l’ailleurs (logos, ethos et topos).
Les présentations souhaitées peuvent prendre la forme de communications ou d’ateliers, et aborder la problématique du point de vue de sa théorisation ou de son explicitation à partir de cas concrets. Les communications seront d’une durée de 20 minutes et seront suivies d’une période de questions. Les ateliers seront d’une durée de 60 minutes. Faites parvenir d’ici le 30 septembre 2018 un titre et un descriptif d’environ 200 mots, accompagnés de votre nom, courriel et affiliation institutionnelle au comité organisateur : journee_grelcef@uwo.ca . La participation à la Journée d’études peut se faire par vidéoconférence (via Skype), et il est prévu une publication des actes de la Journée après sélection des meilleures communications.
Comité d'organisation
Amidou Sanogo (Université Félix Houphouët-Boigny)
Alain Agnessan (Western University)
Laté Lawson-Hellu (Western University)
Comité scientifique
Amidou Sanogo (Université Félix Houphouët-Boigny)
Jean-Claude Abada Medjo (Université de Maroua)
Alain Agnessan (Western University)
Hafida Bencherif (Western University)
Alexandra Roch (Université des Antilles, Martinique)
Laté Lawson-Hellu (Western University)
Avec l'appui financier de la Faculté des Arts et Sciences humaines de l'Université Western
et dans le cadre de la Semaine Internationale de l'Université Western
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315 University College Bldg.
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Fax: 519-661-3470
Email: grelcef@uwo.ca
Coordinator: Laté Lawson-Hellu
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